Hay birra despues de la Muerte?

De Bière et d’Eau

Qui peut nous dire si il y a de la bière après la mort? 

Personne n’est revenu de l’au delà pour nous le confirmer. Profitons du moment présent et régalons nous d’une bière entre amis. Le royaume de la bière c’est la Belgique.

Au Mexique le 2 novembre, jour de la Fête des Morts on dépose les boissons préférées des défunts sur leur tombe. Le cimetière se remplit de bouteille de bières. 

Durant la pandémie en France et surtout en Belgique ce sont plusieurs millions de litres de bières qui ont été déversé dans les fleuves faute de pouvoir être vendu. Une rivière de bière. Au même moment au Mexique, premier pays exportateur de bière au monde, une pénurie a provoqué des bagarres, des files d’attente, des manifestations avec plusieurs morts, des scènes de panique, une surenchère des prix. Les gens se sont mis à commander de la bière sur Amazon. A Tijuana la marque de bière CORONA pour ne pas être associée à la pandémie a financé un hôpital de campagne pour les patients atteints du virus. Je me souviens des images d’un groupe de mariachis fêtant l’arrivée d’un camion de bière dans un quartier de Saltillo, dans le nord du Mexique, de mon envie de faire la fête et de boire une bière avec mes grand parents, avec des inconnus. 

Je suis retournée au Mexique, en buvant une Corona place Garibaldi, je me suis demandée : Y a de la bière après la mort?

Depuis plusieurs années je mène un travail d’investigation sur l’exploitation des territoires et des corps en Colombie, au Mexique et au Chili. 

Qu’est ce qui relie Lamorteau – Belgique, l’Amérique Latine et la bière?

L’eau. Il faut 4 à 6 litres d’eau pour fabriquer 1 litre de bière.

L’eau raconte notre histoire, elle est une archive de l’Anthropocène; un miroir du changement climatique. 

Comme pour le café en Colombie, il faut une eau d’excellente qualité pour produire de la bonne bière. Nous oscillions entre manque, surconsommation et gaspillage. 

En juillet 2021, je suis partie en résidence à Liège en pleine tragédie des inondations.

« La pluie. Tout ça à cause de la pluie qui a gâché les vacances. Les barrages débordent. On est plus en sécurité nulle part. » A dit une gamine. 

Le bonheur des uns fait le malheur des autres, s’est exclamée la serveuse aux multiples tatouages en proposant une tournée. Ici les naufragés des inondations sont invisibles. 

Les sacs de sable devant les caves rappellent la montée des eaux. 

Les sacs de vêtements destinés à ceux qui ont tout perdu. Réfugiés climatiques de Liège, d’Allemagne, de Sicile, d’Athènes, d’Afrique, du Canada, d’Australie, du Chili, de Colombie. 

Nous serons tous des réfugiés du capitalisme.

Projet d’investigation en Belgique en collaboration avec Le Pied en Coulisses : Claudine Peruzzi et Jean-Paul Jeuniaux

« Une balle de 1945 retrouvée dans l’arbre. Du bois mitraillé.

Arbres mitraillés ou broyés

Les grumes criblés de mitrailles ils sont un peu bleu, regardez.

ça c’est un morceau d’obus, une chance, il n’a pas explosé

Arbres détruits par un bombardement

Arbre avec obus non éclaté

Arbre blessé par du fil de fer barbelé

Plaque en métal « avalée » par l’arbre

Fil de fer 14-18 mangé par l’arbre

Quelque chose EXPLOSE au LOIN. Assez proche en faite.

C’est peut être tous ces métaux lourds qui font qu’on oublie tout. Que l’on perd la MEMOIRE ».

« Una bala de 1945 encontrada en el árbol. Madera ametrallada.

Árboles ametrallados o aplastados.

Los troncos acribillados por la ametralladora son un poco azules, mira.

Este es un pedazo de cascarón, suerte que no explotó

Árboles destruidos por los bombardeos

Árbol con un proyectil sin explotar

Árbol herido por el alambre de espino

Placa metálica « tragada » por el árbol

14-18 alambre comido por el árbol

Algo estalla en la distancia. Bastante cerca, de hecho.

Tal vez sean todos esos metales pesados los que te hacen olvidar todo. Que perdemos la MEMORIA ».

« L’eau monte. Un peu plus à chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque année. A Lamorteau, je rêve que ma caravane est emportée par le Ton, pas aujourd’hui, pas encore, peut être demain.

Est ce que je rejoindrai les océans, la mer?

Comme sur cette plaque face à l’école : La mer commence ici.

Emportée par les eaux, j’essaye d’accrocher n’importe quoi. Plus un seul arbre debout, ils sont tous partis en bateaux.

Des troncs lancés à toute allure fracassent les barrages, emportent les moulins, les scieries.

Des terrils de déchets- des terrils de Crasses, de plastiques déferlent vers la mer.

Enfoncer un clou de Jauge pour enrayer nos excès dans nos barrages, dans nos têtes, dans nos quotidiens, dans nos vies.

SABOTER LE SYSTEME en y enfonçant un putain de Clou de Jauge. Trop tard.

Et les poissons retrouveront les océans infinis ».

« El agua está subiendo. Un poco más cada segundo, cada minuto, cada hora, cada día, cada año. En Lamorteau, sueño que mi caravana es arrastrada por el Ton, no hoy, todavía no, quizás mañana.

¿Llegaré a los océanos, al mar?

Como en esta placa frente a la escuela: El mar comienza aquí.

Llevado por las aguas, intento colgar cualquier cosa. No queda ni un solo árbol en pie, todos se han ido al mar.

Los troncos lanzados a toda velocidad destrozan las presas, se llevan los molinos, los aserraderos.

Los montones de residuos – montones de suciedad, de plástico – irrumpen en el mar.

Colocar un clavo de calibre que detenga nuestros excesos en nuestras presas, en nuestras cabezas, en nuestra vida cotidiana.

Destrozar el sistema metiendo un pinche clavo de calibre en él. Demasiado tarde.

Y los peces encontrarán los océanos infinitos ».

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